Dans le climat politico-financier délétère qui est le nôtre, la nouvelle tombée hier d’outre-Atlantique a de quoi faire rêver : répondant à l’appel des richissimes et néanmoins philanthropes Bill Gates et Warren Buffett, 40 milliardaires américains s’engagent à donner au moins la moitié de leur fortune à des œuvres caritatives. Ce n’est pas une blague, juste une façon d’essayer de faire oublier au monde la crise des subprimes et les malversations de Bernard Maddoff, et surtout de redonner à l’argent le rôle irrigateur qui était originellement le sien.
Tout a commencé lors d'une rencontre secrète organisée à New York en mai 2009, si l'on en croit l'hebdomadaire britannique The Economist. A l'invitation du couple Gates et de Warren Buffett, une poignée de personnalités et non des moindres - le milliardaire David Rockefeller, le financier George Soros, le maire de New York Michael Bloomberg, le magnat des médias Ted Turner… - moulinent l'idée d'une initiative axée sur le don. Le projet s'affine jusqu'au lancement de l'initiative «Promesse de don», le 16 juin, par Gates et Buffett (qui ont déjà légué, ou promis de le faire, plus de 95% de leur fortune à des bonnes œuvres). Le procédé est simple : le donateur doit s'engager publiquement, par écrit, à léguer au moins la moitié de sa fortune, de son vivant ou après sa mort, à une organisation caritative. Les mauvaises langues souligneront que ces lettres n'ont aucune valeur juridique et ne représentent qu'un engagement mora