Les impératifs budgétaires ont eu raison d’un tabou. Une première brèche vient d’être ouverte dans le paquet fiscal, appelé aussi loi Tepa (pour travail, emploi, pouvoir d’achat), acte fondateur de la présidence de Nicolas Sarkozy.
Hier, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a annoncé dans une interview aux Echos la suppression du crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunts immobiliers pour les acheteurs d'une résidence principale (1). Depuis deux mois, le sort de cette niche fiscale était suspendu à un arbitrage de l'Elysée. Il a été rendu lundi soir par le président de la République à l'issue d'une réunion en présence du ministre du Budget, François Baroin, du ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, du secrétaire d'Etat au logement, Benoist Apparu, du directeur adjoint de cabinet de François Fillon et du directeur de cabinet de Lagarde. La ministre de l'Economie n'était donc pas présente lors de cette rencontre décisive. Ce qui ne l'a pas empêchée de «piquer le truc à tout le monde, y compris au président de la République, et de faire son annonce perso», peste-t-on au sein de l'exécutif.
Entorse. Concrètement, le crédit d'impôt, censé «faire de la France un pays de propriétaires», selon un slogan martelé par Nicolas Sarkozy pendant sa campagne présidentielle, prendra fin le 31 décembre. Sa montée en puissance devenait insupportable pour les finances publiques. Chaque année, de nouveaux bénéficiaires venaient s'ajouter au