C'est un rapport au vitriol contre le gouvernement et sa gestion calamiteuse de la pandémie H1N1. Un de plus. Après, notamment, le rapport d'enquête de l'Assemblée, mi-juillet, qui a parlé «d'échec de santé publique». Le Sénat s'est penché «sur le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le gouvernement de la grippe A». Et sur les contrats signés en juillet-août 2009 avec les fabricants pour 94 millions de doses, dont 50 millions ont été résiliés en janvier.
Tous les deals «se caractérisent par leur remarquable déséquilibre et par la légalité douteuse de certaines de leurs clauses». Les labos ont donc imposé, sous le sceau du secret, «des commandes fermes et non révisables qui ont rendu impossible toute adaptation de la stratégie vaccinale nationale». Impossible donc de diviser par deux les commandes, même lorsqu'il s'avérait qu'une dose par personne suffisait… Pire : l'Etat a accepté d'endosser la responsabilité des dommages subis par les victimes des vaccins quand le droit français stipule qu'il incombe aux labos. «Il n'est pas admissible que des autorités chargées d'assurer une mission de service public d'une importance vitale soient à la merci des fournisseurs de vaccins», condamne le rapport. Dans une contribution en annexe, les sénateurs de la gauche du PS s'interrogent : «Pourquoi ce qui est possible à Rome, Madrid ou Berlin ne l'a pas été à Paris ? Pourquoi certains gouvernements ont-ils cédé au chantage de l