L’opération est éminemment symbolique. Sept ans après le traumatisme créé par la disparition du géant français de l’aluminium Pechiney, le FSI, fonds public chargé d’investir dans les entreprises stratégiques, va participer, aux côtés du fonds américain Apollo, au rachat d’une ancienne division de l’entreprise, Alcan EP. Les deux partenaires, qui espèrent boucler l’opération d’ici à la fin de l’année, ont déposé hier une offre ferme, pour un montant non dévoilé, auprès du minier australien Rio Tinto. Ce dernier conservera 39% du capital, contre 51% pour Apollo et un petit 10% pour le FSI.
Champion. Les ex-Pechiney vont donc passer sous pavillon américain. Mais l'implication du FSI marque l'ambition de l'Etat de consolider ce qui reste d'une filière stratégique. Alcan EP compte 10 000 salariés, dont un peu moins de la moitié dans l'Hexagone, et fabrique des tôles et pièces en aluminium pour Airbus, Peugeot ou les TGV d'Alstom. «Il s'agit de recréer un champion français indépendant. […] La présence du FSI fait que l'ancrage français est bien là et va continuer à l'être», indique un de ses directeurs, Bertrand Finet. Le FSI a ainsi obtenu la «garantie» que le siège parisien d'Alcan EP et le centre de recherche de Voreppe (Isère) seront «maintenus et renforcés». Par contre, l'idée, un temps envisagée, de rendre à l'entreprise son nom historique, a été abandonnée.
Comme un aveu que l'opération ne ressuscitera pas Pechiney. D'abor