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Libération

Cultiver l’ultra-flexibilité du personnel

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publié le 10 août 2010 à 0h00

Gérer les flux au plus près de la fréquentation : cela va des files d'attente devant les attractions au plan de service pour les personnels. Pour Disney, il s'agit d'ajuster les coûts au plus près des recettes. «Il y a eu des creux l'hiver, à 1 500-3 000 personnes, surtout les mardis et jeudis», témoigne Mario, cuisinier. Marie, gouvernante dans un hôtel quatre étoiles du parc et déléguée FO, a touché le fond en février : «Il y avait dix clients dans l'hôtel (400 chambres) pour une centaine d'employés.»

A l'automne 2009, alors que la France redoutait la pandémie de grippe A, Disney a entamé des négociations autour d'un plan de continuité, exercice obligé. Un plan «injurieux», dénoncé par la CFDT et FO, qui voulait installer «l'ultra-flexibilité», avec des journées de douze heures, soit quatorze heures de présence sur le site : «Ils avaient concocté un projet, où, en fonction du franchissement de seuils, ils mettaient en place du chômage technique ou fermaient des hôtels», raconte Giancarlo Secco, de la CFDT. Mais les syndicats (FO, CFDT, Unsa, CGC) auraient fait reculer la direction. Daniel Dreux, le DRH, s'est débrouillé grâce à un avenant à l'accord sur les 35 heures signé avant la crise : «On a travaillé sur les congés, mieux géré les RTT, les dispositifs 35 heures, les heures sup, et adapté le volume des CDD. En jouant sur tout ça, on est parvenu à améliorer la productivité de 1,6%», alors que le chiffre d'affaires éta