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La Crau, écosystème à l’état brut en danger

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environnement . La secrétaire d’Etat à l’Ecologie visite aujourd’hui la réserve souillée par le pétrole il y a un an.
publié le 10 août 2010 à 0h00

Désertée par les moutons partis en estive, la steppe aride de la Crau accueille aujourd’hui Chantal Jouanno. Pour la deuxième fois, la secrétaire d’Etat à l’Ecologie vient s’enquérir des travaux de nettoyage de la plaine, réserve naturelle victime d’une mini-marée noire il y a un an, après la rupture d’une canalisation.

Le 7 août 2009 au matin, un des gardes de la Réserve naturelle des Coussouls de Crau surveille des oiseaux. Après un bruit sourd, il surprend un geyser de pétrole de plus de 4 mètres de hauteur. Au total, 4 700 tonnes de brut se déversent sur un écosystème exceptionnel. Cinq hectares de terres sont imbibés d’hydrocarbures sur 40 cm. En cause, une canalisation de la Société du pipeline sud-européen (SPSE), qui assure 30% du transport de pétrole brut par pipeline en Europe.

Pour dépolluer le site, SPSE n'a d'autre choix que de retirer 66 000 tonnes de terres imbibées. Le chantier dure huit mois et 3 500 tonnes de pétrole sont extraites. «Il reste entre 500 et 1 500 tonnes sur le site», précise Emilie Batt, responsable environnement de SPSE. Afin d'extraire le brut, SPSE clôture 46 hectares - pour 5 ha touchés - tout en créant 5 km de pistes pour les engins de chantier, ajoutant à la pression exercée sur ce milieu fragile. Menées dans la précipitation, certaines tâches sont verbalisées pour travaux irréguliers en réserve naturelle et destruction d'espèces protégées. En dépit de l'imperméabilité du sol, les nappes phréatiques, situées à 9 mètres d