Embaucher d'anciens cybercriminels ? Pas de ça chez nous, s'insurgent les professionnels. «Nous demandons des extraits de casier judiciaire, assure Olivier Franchi, directeur du laboratoire de recherche en sécurité informatique Sysdream. Certains clients font même des enquêtes de moralité.» Impossible pour un cabinet de se permettre de douter de la probité de ses ouailles. Personne ne ferait inspecter ses serrures par une entreprise qui recrute des cambrioleurs. Dans la sécurité informatique, on embauche donc des hackers, c'est-à-dire des bidouilleurs informatiques talentueux. Mais pas des cybercriminels. Les deux communautés s'affrontent. Les White Hats et les Black Hats. Chapeaux blancs versus chapeaux noirs, forces du bien contre forces du mal, comme dans les comics américains. Pourtant, certains ne s'embarrassent pas de ces superprincipes et quelques recrutements médiatisés sentent le souffre.
Hollywood. Récemment, François Cousteix, responsable du piratage du compte Twitter de Barack Obama, était embauché par la société Rentabiliweb, celle-là même qui s'était illustrée par une distribution d'argent avortée au pied de la tour Eiffel. Un an plus tôt, Owen Thor Walker - 18 ans et 20 millions d'euros de dégâts à son actif - se voyait proposer un job par une compagnie de télécommunication néozélandaise. «Dans les deux cas, il s'agit d'une opération de communication, et pas d'un recrutement», rage Vincent, le cofond