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Produits laitiers : des confrontations dures

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Entre ultimatum et actions militantes, les producteurs remontent au créneau et exigent des industriels une nouvelle revalorisation des prix.
publié le 12 août 2010 à 0h00

Lactel, Président, Kiri, Cœur de lion, Vache qui rit, Caprice des dieux, Yoplait… Depuis trois semaines, ces marques (1) sont visées par des happenings militants dans les rayons des grandes surfaces. Etiquetées, maculées, flanquées d'autocollants «Produit inéquitable» et autres «Boycottez». Les producteurs de lait sont remontés. C'est devenu un marronnier : ils produisent à perte, réclament des prix rémunérateurs, les transformateurs leur opposent une fin de non-recevoir. Et la machine s'enraye.

L’ultimatum lancé par le principal syndicat agricole (FNSEA et ses déclinaisons JA et FNPL) aux coopératives et industriels laitiers expire aujourd’hui. Cause du ressentiment : les Lactalis, Bongrain, Bel, Sodiaal ou Laita n’ont pas revu à la hausse le prix d’achat du lait. Ils auront donc à leurs portes des délégations entières de producteurs, venus exiger rendez-vous et réouverture des négociations.

Pourquoi les négociations patinent-elles ?

Après la crise traversée par les producteurs l'an dernier, un accord a été signé le 3 juin 2009 - notamment par la FNSEA -, qui prévoyait entre autres un prix moyen sur 2009 de 280 euros la tonne de lait achetée aux éleveurs, une contractualisation des rapports entre les acteurs de la filière et la prise en compte d'«indices de tendance» de marché (les cotations des produits laitiers sur les marchés) pour fixer le prix du lait.

Dès mars 2010, les industriels demandent qu’une autre variable soit prise en compte : la différence de prix entre la France et l’Allemagn