Rentabilité financière et petits arrangements politiques ne font pas bon ménage. Nicolas Sarkozy a du mal à s'y faire qui s'impatiente des réticences du Fonds stratégique d'investissement (FSI), son fonds souverain à lui, à répondre à ses attentes avouables (protéger l'emploi) ou moins (donner un coup de pouce aux copains). Aprement sollicité depuis six mois pour compléter des tours de table sensibles, le fonds joue aujourd'hui la montre. Une stratégie critiquée jusqu'en interne : «C'était bien la peine de créer ce machin pour, au final, qu'il se comporte comme un vulgaire fonds d'investissement privé !» s'emporte auprès de ses pairs Jean-François Dehecq, ex-PDG de Sanofi, figure du patronat français, propulsé président du comité d'orientation stratégique du FSI en 2008 avant même que le fonds ne soit doté d'une direction opérationnelle.
Résistance passive. L'agacement est tel que l'Elysée semble tenté de profiter d'un flottement à la tête du FSI pour un passage en force : après des semaines d'atermoiement, le commissaire à la Diversité, Yazid Sabeg, vient d'annoncer avoir bouclé le rachat d'Altis, entreprise implantée à Corbeil-Essonnes, fief du sénateur Serge Dassault, intime du chef de l'Etat. Hier, dans un entretien au Figaro, ce membre du gouvernement Sabeg se disait «confiant» sur les discussions avec le FSI, mis à contribution pour 20 millions d'euros, alors que le comité d'investissement du Fonds l'avait envoyé balader le 22