Foxconn aurait-il décidé de rompre avec les cadences infernales imposées ? Le groupe taïwanais, qui fabrique dans sa ville usine de Shenzhen (Guangdong) mobiles, ordinateurs et produits électroniques pour Apple, Dell, Nokia et autres marques, a annoncé hier un plan d’embauche de 300 000 à 400 000 salariés en 2011. Ce qui lui ferait porter ses effectifs de 900 000 (dont 450 000 à Shenzhen) à 1,3 million de personnes. Objectif officiel : limiter les heures sups imposées à ses salariés.
Grèves. Cette annonce intervient après 13 suicides parmi les ouvriers, dénoncés par les organisations de défense des travailleurs comme la conséquence des conditions de travail «inhumaines», des cadences intenables et de la pression «quasi militaire» des contremaîtres. En mai, Foxconn avait dû en catastrophe procéder à des augmentations de salaire allant jusqu'à 60%, alors qu'une série de grèves pour des motifs similaires faisait tache d'huile chez les autres sous-traitants, dans la province du Guangdong.
Cette augmentation massive des effectifs de Foxconn doit cependant être relativisée. Le groupe taïwanais semble plutôt engagé dans un mouvement de délocalisation de sa production vers l'intérieur de la Chine, notamment au Henan, où le recrutement serait déjà en cours. Une délocalisation qui s'accompagne de la réduction drastique de ses effectifs à Shenzhen, où Foxconn bénéficie des avantages de la célèbre zone économique spéciale. L'influent magazine économique