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Interview

«L’altermondialisme doit promouvoir des idées radicales»

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Aurélie Trouvé, coprésidente d’Attac, revient sur la santé du mouvement, qui organise son université d’été.
publié le 20 août 2010 à 0h00

Ingénieure agronome et maître de conférences en économie, Aurélie Trouvé, 31 ans, copréside Attac. Alors que l'association ouvre aujourd'hui sa 11e université d'été à Arles (Bouches-du-Rhône), elle revient sur l'évolution et les défis de l'altermondialisme.

Pourquoi la galaxie altermondialiste semble-t-elle marquer le pas ?

Après l’essor des années 2000, le mouvement a perdu de son originalité. Il n’est plus un ovni politique. Il s’est ancré dans l’opinion. L’effet nouveauté joue moins. D’où la crise de croissance, survenue en France à un moment de difficultés internes à Attac en 2006 (1), qui a fait partir beaucoup d’adhérents, écœurés par des attitudes d’une association qui se voulait différente. Ils commencent à revenir. On est passé de près de 30 000 adhérents il y a six ans, à 9 500 l’an passé. On remonte la pente : on sera plus de 10 000 cette année.

Comment Attac a-t-il vécu sa sortie de crise démocratique interne dans la crise économique et financière ?

On a tenu grâce aux comités locaux et aux autres Attac internationaux. Il y en a près de 40 dans le monde, avec plus de 40 000 adhérents, dont 25 000 en Allemagne. Attac France ne se veut plus le centre opérationnel. Notre crise nous a rendus plus modestes et plus réalistes…

Attac est peut-être moins hégémonique aussi, moins tenté d’être le secrétariat de l’alterplanétaire ?

On se voit comme un acteur parmi d’autres, un lieu de convergences grâce à la diversité des composantes d’Attac. Ce qui nous distingue d’un parti. On est un creuset de militants déjà adhérents dans des ONG, des partis, des syndicats… Et on doit faire le lien, à l’image du mouvement altermondialiste, entre les organisations internationales structurées - syndicats, ONG - et les mouvements autonomes ou radicaux.

Pourtant, les luttes et les conflits sociaux se multiplient partout dans le monde, pays riches comme émergents…

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