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Libération

Retraites : la meilleure défense, c’est l’Attac

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L’association défend sur le terrain ses propositions : taxer le capital plutôt qu’allonger le temps de travail.
publié le 20 août 2010 à 0h00

C'est l'autre piste pour sauver les retraites. L'alternative au «travailler plus» du gouvernement. Repris par l'extrême gauche, les Verts et en partie par le PS, le projet d'Attac et de la Fondation Copernic - qui propose de taxer davantage le capital - commence à marquer des points dans l'opinion (1). Pour combler les déficits (32 milliards en 2010, 45 en 2020), «la question est de savoir qui va payer une crise dont sont responsables les marchés financiers», rappellent la Fondation Copernic et Attac dans leur livre Retraites, l'heure de vérité (2).

Le déficit global que connaissent aujourd’hui les systèmes de retraites est effectivement dû, aux deux tiers, à la crise financière. Dès lors, reporter l’âge légal de 60 à 62 ans, comme le propose le gouvernement, est une façon de faire payer aux salariés une ardoise laissée par la finance, insiste Attac. Une part du déficit est néanmoins structurelle, et la baisse du nombre d’actifs par rapport au nombre de retraités reste une réalité.

«Ce qui ne veut pas dire que la question démographique doit être, comme en 1993 et 2003, le fondement de la réforme, estime Jean-Marie Harribey, économiste à l'université Bordeaux-IV et membre du conseil scientifique d'Attac. Cette question ne peut pas être déconnectée de l'économie, et des gains de productivité.» Autrement dit, des richesses supplémentaires créées chaque année par le pays, et mesurées par la croissance du PIB. Or, selon Attac, 5 points de la rich