L'homosexualité au travail a un prix, ou plutôt un coût. Et uniquement pour les hommes. D'après une enquête que s'est procurée Libération, et réalisée par deux chercheurs, Thierry Laurent et Ferhat Mihoubi, économistes au centre d'étude des politiques économiques de l'université d'Evry, être gay en milieu professionnel n'est pas sans conséquence sur la feuille de paie. Première étude de ce type réalisée en France, elle permet d'établir que les homos hommes gagnent 6,5% de moins que leurs collègues hétéros dans le secteur privé, et 5,5% dans le secteur public. Et ce «toutes choses égales par ailleurs», c'est-à-dire en comparant des salariés travaillant dans des entreprises de même taille, assurant le même niveau de responsabilité, et forts du même type de qualifications. «Après avoir éliminé tous les biais qui auraient pu fausser les résultats, nous arrivons à un écart de rémunérations que l'on dit "inexpliqué", explique Thierry Laurent. Sauf à prouver, par exemple, que les gays font plus la fête et sont donc moins productifs au travail, cet écart doit être qualifié de discrimination.» A l'inverse, les lesbiennes ne subiraient aucune différence de traitement. Elles bénéficieraient même d'une légère «prime» (+2%).
Prime de mariage. Surprenants, ces chiffres hexagonaux sont pourtant confirmés par des études similaires réalisées à l'étranger. Ils se situent même dans la fourchette basse des autres enquêtes, menées essentiellement aux Et