«La pollution se remarque en été dès que les températures élevées s'installent pour plusieurs jours. La mer commence à fleurir, comme on dit ici. Des algues à l'odeur infecte apparaissent à la surface de l'eau. La mer ressemble à un vieux marécage, impossible de s'y baigner.» Klevas Tubys, militaire, spécialiste des questions des mines sous-marines, suit au jour le jour les évolutions de «sa» mer. Cette année a d'ailleurs été exceptionnelle pour la Baltique. Suite à la canicule estivale, la mer a atteint des températures records de 24 degrés sur les côtes polonaises. Conséquence, les algues asphyxiantes ont recouvert la quasi-totalité de la Baltique d'un tapis vert. «L'apparition d'algues la plus importante depuis 2005», relève une coalition lituanienne d'associations pour la protection de l'environnement. S'étirant de Copenhague à Saint-Pétersbourg, tous les maux de la mer Baltique sont conditionnés par ses caractéristiques : quasiment fermée, profonde en moyenne d'une centaine de mètres, ses eaux mettent trente ans à se purifier de toute pollution.
Depuis quelque temps, son état s'améliore pourtant. Les grandes industries soviétiques n'existent plus et ne rejettent plus impunément leurs déchets dans la mer. Sur les rives orientales, toutes les grandes villes possèdent désormais leur station d'épuration. «A Saint-Pétersbourg, où la situation était particulièrement mauvaise, seulement 10% des eaux d'écoulement ne sont pas traitées aujourd'hui», relè