Menu
Libération

Merkel charge les banques et le nucléaire

Article réservé aux abonnés
Allemagne . La chancelière veut adopter deux ambitieux projets de taxe. Une façon de remonter dans les sondages.
publié le 24 août 2010 à 0h00

Difficile pour un dirigeant européen de faire les bons choix fiscaux quand on est au plus bas dans les sondages. Sarkoz… ? Non, Merkel. La chancelière allemande, qui atteint des records d’impopularité alors que son pays affiche une santé quasi insolente (+3,4%de croissance cette année selon la chambre de commerce et d’industrie outre-Rhin), est revenue de ses vacances au Tyrol déterminée à tout tenter pour inverser la mauvaise courbe des sondages. Dès demain, le gouvernement allemand adoptera en Conseil des ministres un projet de taxe sur les banques qui provoque un vif débat, et il devrait entériner très vite une taxe sur le nucléaire qui fait exploser de colère les groupes d’énergie du pays.

La taxe bancaire est de loin la plus consensuelle. En cours d'élaboration depuis plusieurs mois, elle doit être prélevée sur le bénéfice net des banques (pas plus de 15%), afin d'alimenter un fonds destiné à renflouer des établissements en difficulté. En gros, éviter que les abus révélés par la crise ne se reproduisent. Forcément populaire. «Ceux qui ont déjà rouvert le casino doivent savoir que nous ne voulons pas que la crise survienne de nouveau», expliquait ainsi un ministre en mars. Ce projet, que Berlin a tenté - vainement pour l'instant - d'imposer à ses partenaires du G20, pourrait rapporter 1,2 milliard d'euros par an.

Avec la taxe nucléaire, en revanche, Angela Merkel joue un jeu bien plus dangereux, puisqu'elle s'est déjà mis à dos les quarante patrons les plus puissa