Menu
Libération

Avec Avtovaz, le constructeur français a frôlé le crash

Article réservé aux abonnés
La firme russe, détenue à 25% par Renault, a été sauvée in extremis de la faillite. Au prix d’un bras de fer entre Paris et Moscou.
publié le 27 août 2010 à 0h00

Renault va-t-il enfin réussir à sortir du bourbier où l'a entraîné son partenaire russe Avtovaz ? Sauvé de la faillite par un plan de renflouement massif signé le 15 juillet, et revigoré par la reprise du marché local, le fabricant des mythiques Lada, dont Renault détient 25 % du capital, semble retrouver des couleurs. Le patron du constructeur français pour l'Eurasie, Christian Estève, a affiché mardi son «optimisme» au salon automobile de Moscou. Tempéré aussitôt par Igor Komarov, le patron d'Avtovaz : «Il y a encore beaucoup de travail. Nous sommes moyennement optimistes.» On n'efface pas d'un trait deux ans de «crise profonde», sur fond d'effondrement du marché et d'imbroglios politiques. «Churchill disait que la Russie est un mélange de mystère et d'opacité. C'est un peu ce qui est arrivé à Renault», sourit un proche du dossier.

On est loin de l’euphorie des débuts. Début 2008, lorsqu’il allonge 1 milliard de dollars (786 millions d’euros), pour prendre 25 % du plus gros vendeur de voitures de Russie, Renault se voit régner en maître sur un marché en plein boom, l’un des plus prometteurs du monde. Le problème est que les Lada, réputées pour leur mauvaise qualité, ne cessent de décliner face aux marques étrangères. Mais le français se dit capable de moderniser la gigantesque usine de Togliatti, construite en 1966 sur les bords de la Volga, à 1000 km de Moscou. Un monstre d’intégration industrielle et d’improductivité à la soviétique - t