C’est un petit poisson qu’on aime d’ordinaire mariné au vin blanc, et qui a passé l’été à faire monter la moutarde au nez des technocrates bruxellois en charge de la pêche. Ces derniers mois, plusieurs pays ont décidé d’augmenter unilatéralement leur quota de pêche, provoquant une escalade dans les filets européens. L’Islande, en pleine négociation pour intégrer l’Union européenne, a dégainé en premier en décidant de pêcher 130 000 tonnes de maquereaux en 2010 (contre 36 706 tonnes en 2007). Sauf que l’Islande n’est pas seule à lorgner le stock jusqu’ici bien fourni de maquereaux. Fin juillet,les îles Féroé, soucieuses d’avoir leur part, ont aussi triplé leur quota, portant à 85 000 tonnes leurs prises pour 2010 (contre 32000 tonnes l’année dernière). Les Russes ont alors fait savoir qu’ils s’accorderaient 40 000 tonnes tandis que la Norvège et la Finlande menacent à leur tour de rehausser leurs prises.
Propriété. Ruinée par la crise, l'Islande, un Etat côtier qui pêche surtout chez lui, a le droit de procéder ainsi. Les poissons concernés frayent à moins de 200 milles de ses côtes, dans sa zone économique. Seulement, les stocks de maquereaux ne sont la propriété de personne, ils se répartissent. «D'autres pays, dits de pêche lointaine, pêchent dans les eaux des pays tiers», explique Michael Earle, député vert européen en charge de la pêche. «En ce qui concerne les maquereaux, les Etats étaient tombés d'accord sur le principe "de compatibilité" p