Réussir à «enjamber» l’été. C’était l’obsession estivale des syndicats. Après deux mobilisations réussies, les 27 mai et 24 juin, qui ont rassemblé entre un et deux millions de manifestants, les organisations de salariés ont tout fait pour maintenir la pression sur le dossier des retraites. Distribution de tracts sur les côtes touristiques, dans les festivals, aux péages d’autoroutes, banderoles au cul des avions au-dessus des plages : les Français ne devaient en aucun cas oublier le report à 62 ans de l’âge légal de départ à la retraite.
Et la manif qui va à nouveau s'y opposer : celle du 7 septembre, jour de l'ouverture du débat parlementaire sur le projet de loi. «Rien n'est encore joué» contre cette réforme «injuste» et «inefficace», déclaraient ainsi les confédérations réunies en intersyndicale le 23 août, avant d'appeler «les salariés du privé et du public, demandeurs d'emploi, jeunes et retraités» à poursuivre «la construction d'une mobilisation de grande ampleur». Même la CGC (cadres) et Force ouvrière se joindront aux cortèges qu'ils avaient, pour des raisons différentes, désertés au printemps.
Les Français seront-ils au rendez-vous ? A la CGT, on se veut rassurant. Les premiers pointages sont bons, et «les salariés inquiets». A voir. Car la date est exceptionnellement proche de l'été. Et si d'autres manifestations devraient être organisées, chacun sait que la réussite de cette première mobilisation sera décisive.
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