La presse s’est récemment fait l’écho de sondages portant sur les intentions de vote pour l’élection présidentielle de 2012 qui prédisent la victoire d’éventuels candidats socialistes, en particulier Dominique Strauss-Kahn (DSK). Il faut prendre ces résultats au sérieux, en se souvenant des prédictions de triomphe de Ségolène Royal face à Nicolas Sarkozy pour 2007.
Il n'est cependant pas trop tôt pour s'interroger sur l'identité des candidats, la politique qu'ils entendent mener et la base sociale sur laquelle ils comptent s'appuyer. Il n'y a pas d'ambiguïté si le candidat du Parti socialiste est bien DSK. Prolongeant l'œuvre des précédents gouvernements PS, il a été l'inspirateur et, au moins jusqu'à sa démission en 1999, le maître d'œuvre de la réforme néolibérale du système financier français. Entre 1997 et 2002, le gouvernement Jospin a plus privatisé que les gouvernements de droite qui l'ont précédé, allégé la taxation sur les stock-options (que ce gauchiste d'Alain Juppé avait alourdie) et promulgué la loi sur les nouvelles régulations économiques, établissant un cadre juridique «à l'anglo-saxonne» pour les entreprises en matière d'OPA, de concurrence et de droit des actionnaires minoritaires. Cette loi, c'est encore Alain Madelin qui en parle le mieux : «On nous parlait de réponse au libéralisme, et nous voici avec des propositions qui […] relèvent de la saine défense d'une économie de marché.» Il n'est alors pas étonnant que 60% des électeurs de 2002 aient pe