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Libération
Reportage

Une cimenterie partie en poussière

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L’entreprise de Shunyi, près de Pékin, a dû cesser toute activité. Après avoir pollué les environs en toute impunité.
publié le 1er septembre 2010 à 0h00

Al'entrée de l'usine de ciments spéciaux de Shunyi, dans la banlieue de Pékin, un homme s'approche des visiteurs : «Ne prenez pas de photos, l'usine est fermée depuis longtemps, il n'y a plus personne.» Monsieur Dong, chargé de la surveillance, est l'un des derniers à demeurer sur le site de cette entreprise, qui employait plus de 180 personnes. Elle a été ciblée par le ministère chinois de l'Industrie et de la Technologie comme l'une des 2 087 usines «arriérées» devant fermer avant fin septembre. Arrêté depuis plusieurs mois, le site est aujourd'hui quasi abandonné, les citernes rouillent au soleil en attendant un éventuel investisseur. Pour Monsieur Dong, la cimenterie «consommait de l'électricité, mais ne polluait pas beaucoup. Cette usine ne posait pas de problèmes, mais elle a été fermée quand même. Les gens sont plus exigeants aujourd'hui», explique-t-il.

«Une chance». Entre les champs de maïs du village attenant de Gujiazhuang et les murs décrépis de l'entreprise désaffectée, des hommes se sont installés à l'ombre et jouent aux cartes. Chez eux, le son de cloche est quelque peu différent. Débardeur blanc, lunettes aux verres épais, Zhou Xiaobeii abat son jeu et précise sans lever la tête : «Cette usine, il y a longtemps qu'on aurait dû l'arrêter ! Il y avait de la pollution partout, elle est collée au village, la poussière s'infiltrait dans les maisons, se déposait sur les maïs, les gens toussaient. Cette fermeture, c'est