Chérèque a-t-il été mal compris ? Au lendemain d'une interview parue dans le Monde (daté du 2 septembre) consacrée à la réforme des retraites, le secrétaire général de la CFDT s'emploie à rectifier le tir sur ses intentions.
Lors de cet entretien, François Chérèque réaffirme d'abord son opposition au projet du gouvernement : «A partir du moment où l'on maintient le report de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ […],quelques adaptations ne changeront pas notre appréciation globale, notre désaccord sur le projet de loi.» La chose est entendue : la CFDT s'opposera à tout projet basé sur le report de l'âge légal. Mais vient ensuite une demande adressée au gouvernement : que celui-ci accepte de bouger sur quatre points, quatre «signes d'ouverture nous permettant de reprendre enfin le dialogue». Au programme : Pénibilité, carrières longues, polypensionnés, et report de deux ans (de 2016 à 2018) du début du relèvement de l'âge du taux plein de 65 à 67 ans. Mais n'apparaît plus le report de l'âge légal de 60 à 62 ans.
Est-ce à dire que la CFDT, si elle obtient satisfaction sur ces revendications, renoncera à s'opposer au projet gouvernemental ? «Ces quatre points, mis bout à bout, constituent un changement de fond de la réforme, explique François Chérèque à Libération. Mais celle-ci reste inacceptable tant que l'âge légal est repoussé au-delà de 60 ans.» Selon lui, cette main tendue constitue surtout un moyen de rentrer da