C'est un parc d'attractions un peu vieillot au bord de l'autoroute. Un grand huit pas vraiment rutilant, un carrousel de chevaux de bois aux couleurs acidulées, des autos tamponneuses pour les plus petits. Depuis soixante-cinq ans, le Bowcraft Amusement Park (Scotch Plains) attire les enfants le long de la Route 22, au cœur de l'Etat du New Jersey. Mais cette année, la fête a été à moitié gâchée. «L'été n'a pas été bon, on n'a pas eu les foules habituelles», se lamente Eric Preston, patron d'une pizzeria plantée au milieu des manèges. Il dit aussi : «Ceux qui pensaient que l'économie allait redémarrer se sont trompés. Il n'y a pas si longtemps, on organisait au moins une vingtaine d'anniversaires chaque week-end durant le mois d'août. Cette fois, on peut les compter sur les doigts d'une seule main. Il n'y a pas d'argent. Et c'est la même chose pour tout le monde.»
«Survivre». C'est ici, le long de ces autoroutes de banlieue, que se trouve l'un des poumons de l'économie américaine. Dans cette portion du New Jersey, sur une vingtaine de kilomètres, la Route 22 compte parmi le plus grand nombre de commerces et d'entreprises au mètre carré de tout l'Etat. Des centres commerciaux, des garages, des PME. Tout un tissu industriel et commercial qui, depuis plus de deux ans, ressent au plus profond la crise économique et financière et qui n'a pas vraiment l'impression d'en être sorti.
Cette semaine, comme pour confirmer les craintes des plus sceptiques