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Libération

«Il y a une colère, pas un "malaise"»

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publié le 6 septembre 2010 à 0h00

Alexis Bachelart, 37 ans, prof d'anglais à Marseille

«Bien sûr, j’irai manifester mardi. Pour les retraites, on nous dit il n’y a pas d’autre système possible. Faux ! La richesse peut être redistribuée autrement. Je ne suis pas révolutionnaire, mais qu’on ne nous fasse pas croire qu’on ne peut pas imposer des règles pour que le système économique bénéficie à plus de gens. Il ne profite qu’à une petite minorité et nous, on se partage les miettes ! On l’a vu avec la crise des subprimes : des richesses ont disparu et ensuite, c’est la masse qui paye. Sur les retraites, le gouvernement doit changer son projet. S’il ne le fait pas, je suis prêt à retourner dans la rue mercredi, jeudi… Pour moi, perdre 75 euros par jour de grève est un investissement sur quinze ans de ma vie. Et pas les plus faciles, quand je vois mes collègues de 55 ans qui commencent à tirer la langue. Le problème, c’est que la volonté de combattre diminue. Les grèves longues qui se sont terminées sans rien obtenir ont démotivé les enseignants. Mais j’ai espoir. Avec les scandales, comme l’affaire Woerth, il y a un terrain. C’est le moment d’appuyer. Et puis, j’en ai marre qu’on dise qu’il y a un "malaise enseignant". Il n’y a pas un malaise, il y a une colère. Car on nous fait avaler couleuvre sur couleuvre. Prenez l’aide personnalisée : Chatel dit aux gens qu’on s’occupe bien de leurs enfants. En fait, il n’y a pas de contenu. Les gens entendent "deux heures pour mon gamin", alors que c’est po