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Analyse

Les emprunts d’Etat cassent la baraque

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Depuis cet été, les investisseurs se tournent massivement vers les obligations émises par les pays. Au point de faire craindre la formation d’une nouvelle bulle financière.
publié le 6 septembre 2010 à 0h00

A priori, c'est une bonne nouvelle. Mais sur le baromètre du moral de certains économistes et observateurs des marchés financiers internationaux, elle semble produire un effet inverse. Cette bonne nouvelle, c'est la facilité avec laquelle les Etats parviennent à émettre de nouvelles obligations contre des euros sonnants et trébuchants pour boucler les fins de mois. Certains n'hésitant pas à évoquer la formation d'une «nouvelle bulle financière…».

De fait, les dernières ventes aux enchères (adjudications) des obligations d’Etat de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni ou des Etats-Unis ont été réalisées à des taux historiquement bas. Ainsi, jeudi, la France a fait un remarquable retour sur le marché international de la dette souveraine en levant, via l’Agence France Trésor, un montant global de 8,88 milliards d’euros. Et sans la moindre difficulté. En clair, nul besoin de pousser à la hausse les taux d’intérêts pour séduire de nouveaux acheteurs d’obligations. L’adjudication de jeudi a été placée à 2,6% contre respectivement 3,75% et 4,36% il y a un et deux ans. Pourtant, contrainte de laisser filer les déficits publics et de s’endetter pour combattre les effets de la crise, la France (à l’instar des grands pays développés) aurait pu vivre le scénario inverse : une hausse de ses taux pour des obligations émises à cinq, dix, quinze ou vingt ans. Scénario d’autant plus plausible que les agences de notation (qui n’ont rien vu venir de la crise des subprimes) semblaie