Immense mobilisation hier dans toute la France contre la réforme des retraites. Choses vues, propos entendus et pancartes lues dans les différents cortèges, à Paris, Strasbourg, Lyon, Toulouse et Lille.
Paris «Dire non à ce président qui n'a aucune tenue»
Foule considérable, calicots, banderoles et slogans sur contreplaqué. Dont celui-ci, vu entre République et Bastille : «Non M. Sarkozy, vous n'aurez pas l'adhésion du peuple de France. Mais celle des riches, dont vous êtes le digne représentant.» Amar et Clothilde, 59 et 60 ans, militants du Front de gauche, sont repoussés par le flot de la manifestation. Clothilde est employée dans une crèche. A commencé à travailler à 14 ans. S'est ensuite «arrêtée huit ans pour élever [ses] enfants» et proteste «contre cette France qui condamne les plus modestes à mourir à la tâche». Son époux, Amar, licencié «après vingt-six ans à Saint-Gobain», a trouvé un petit boulot «de livreur de pain». Clothilde est fille de réfugiés antifranquistes : «La France m'a prise dans ses bras, mais je ne la reconnais plus», dit-elle. Et si le gouvernement ne recule pas ? «On y retournera !»
Même tonalité chez Didier, sympathisant CFDT, «cadre sup à la ville de Paris», 50 ans, qui, pour «la deuxième fois de sa vie», a manifesté hier : «Je suis ici pour exiger du gouvernement plus de partage. Je pense qu'il faudrait regarder du côté du capital. Pourquoi ne pa