Pari largement réussi pour les syndicats : avec 2,7 millions de manifestants un peu partout en France (1,1 million selon la police), les grandes centrales ont mobilisé hier contre la réforme des retraites 700 000 personnes de plus que lors de la dernière journée d’action, le 24 juin. A Paris, ils étaient même 270 000 selon la CGT, soit le double d’avant l’été. Signe d’affluence dans la capitale : le cortège a dû se scinder en deux afin de désengorger la place de la République, lieu de départ de la manif. Plusieurs villes en France ont également doublé leur niveau de mobilisation par rapport au 24 juin, comme Toulouse, Lille ou Marseille.
Ce succès, qui se dessinait hier dès le début d'après-midi, a très vite fait réagir les leaders syndicaux : «Le gouvernement ne peut plus faire comme s'il ne se passait rien, a tempêté François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, en tête du cortège parisien. Il pensait avoir établi un calendrier qui nous serait défavorable, c'est finalement le contraire qui s'est passé.»«Cette journée est une réponse cinglante au président de la République, qui estimait que son projet avait été compris des Français, ajoutait son homologue de la CGT, Bernard Thibault. Le gouvernement doit maintenant réagir.» Même John Monks, le secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), avait fait le déplacement afin «de soutenir la campagne des syndicats français».
«Négociation». Ali