«Arrêtez le massacre, le bâtiment est à terre !» Un millier de manifestants, ouvriers, mais aussi architectes, géomètres, maîtres d'ouvrage, promoteurs, artisans et patrons de grosses entreprises, ont défilé hier à Saint-Denis de la Réunion pour protester contre l'arrêt successif de nombreux chantiers sur l'île.
Au premier rang des accusés : Didier Robert, le nouveau président UMP du conseil régional, qui, une fois élu en mars, a stoppé le projet pharaonique d'un tram-train, mis en route par l'ex-majorité communiste. Un chantier de 1,6 milliard d'euros, dont le tour de table financier n'était pas totalement bouclé. «On joue le développement économique de la Réunion à la roulette russe, au gré des élections», se désole Bernard Tillon, secrétaire général de la puissante Fédération régionale du bâtiment et travaux publics. «C'est lamentable d'arrêter un tel projet pour des raisons politiques, et de ne mettre aucune alternative en face», renchérit Jacky Balmine, leader de la CGT Réunion du BTP.
Le secteur a perdu près de 10 000 emplois en deux ans, et a vu son chiffre d'affaires annuel chuter de 30%. Face aux protestations, Didier Robert communique à coups d'encarts publicitaires sur son «plan de relance». Il affirme n'avoir perdu «aucun euro» des 435 millions que le gouvernement devait injecter dans le tram-train, en complément de l'Europe et la région. Le patron de la droite locale a pu renégocier avec François Fillon le «protocole de