Amille lieux des salles de marché qu'on imagine rythmées par une ambiance frénétique… Pourtant tout y est : postes de travail avec trois écrans où scintillent chiffres et courbes, claviers téléphoniques et fauteuils dotés d'appui-tête. Mais dans cette société de négoce de céréales, tout se fait dans le calme. Autour du desk (une grande table ovale), Hervé vient de raccrocher. Au bout du fil ? «Un fonds d'investissement», répond-t-il. Un fonds alternatif (ces fameux hedge funds), qui souhaite prendre une option sur une trentaine de contrats de blé côté au Chicago Mercantile Exchange Group.
«Un contrat de blé c'est 5 000 boisseaux de 25 kilos chacun, explique-t-il. Or, le prix du boisseau ne cesse de s'apprécier. Le contrat pour livraison en décembre a bondi de 25 cents, à 7,38 dollars. Des commodities agricoles ? Tout le monde en veut.» Et le responsable d'une salle de marché de la City d'ajouter (lui aussi sous couvert d'anonymat) : «Nous atteignons les niveaux de 2007-2008, lorsque les prix des matières premières étaient au plus haut.» Et de préciser : «Il y a de plus en plus d'investisseurs institutionnels sur ces marchés. Aujourd'hui, ils comptent pour un tiers du total des transactions sur le blé.» Des institutionnels qui ne sont autres que des compagnies d'assurances, des hedge funds et autres fonds de pension. Tous en quête de rendement financier.
«Volatilité». C'est ce qui mobilise notamment le gouvernement f