On peut comprendre que les projets de réforme suscitent des interrogations et des inquiétudes. Le gouvernement propose de relever progressivement, de 4 mois par an, l’âge légal du départ à la retraite pour atteindre 62 ans en 2018. Le vote de l’Assemblée vendredi constitue un pas décisif sur cette voie. Sommes-nous des pionniers ? Est-ce là une dangereuse spécificité française ?
L'exception française serait, au contraire, de prôner le statu quo. Tous nos partenaires sont, à des degrés divers, confrontés au même défi. Et tous ont déjà pris des décisions courageuses, quelles que soient leur taille, leur histoire sociale et la diversité de leur système de retraites. Tous les gouvernements de l'Union européenne, de droite comme de gauche, tous, ont fait le choix d'augmenter l'âge légal de départ à la retraite. En Belgique, à Chypre, au Danemark, en Espagne, en Grèce, en Finlande, au Royaume-Uni ou au Portugal, la décision est déjà prise de passer à 65 ans. En Allemagne, un allongement progressif est même programmé pour passer de 65 à 67 ans entre 2012 et 2029. En Grèce, un Premier ministre socialiste - président de l'Internationale socialiste ! -envisage un allongement similaire jusqu'à 67 ans. Pourquoi toujours se présenter en position de perdant ?
Certains pays ont su adopter ces réformes de façon consensuelle, d’autres, non. Le débat a été vif partout. Les partenaires sociaux ont, comme en France, fait entendre leurs arguments. Un dialogue s’est engagé sur les modalité