Le premier hausse les épaules et repart vite. Les deux suivants sourient, mais ne répondent pas pour autant. Vendredi à 11 h 55, il fallait attendre le retour de la pause jogging pour qu'un ingénieur des capteurs électroniques de Continental Automotive France Toulouse lâche un «je vous dirai ça lundi». Aujourd'hui, la direction de l'équipementier en informatique automobile organise une consultation des salariés pour savoir si, en résumé, ils seraient prêts à travailler plus pour gagner moins. Les trois usines du site midi-pyrénéen de Continental, toutes concernées par le vote, emploient 1 800 personnes à Toulouse, 400 à Foix et 200 à Boussens.

Les syndicats majoritaires CFDT et CGT appellent au boycott. Mais à la question de savoir s'ils iront ou non voter, les salariés n'avaient pas la même réponse. Tout dépendait en fait de l'heure à laquelle ils étaient questionnés. Les joggeurs de la pause déjeuner sont plutôt des salariés des services "Recherche & Développement". Ceux qui quittent le travail vers 14 heures sortent des ateliers où ils ont embauché à 6 heures. «Si j'arrive à échapper à mon chef, bien sûr que je boycotterai. Sinon, je voterai non», assure ainsi ce jeune technicien. «Si je ne vote pas non, le oui ne risque-t-il pas de l'emporter ? Je ne sais pas ce que je vais faire», s'interroge cette ouvrière qui se présente comme «sans grade aucun, ni aucune importance».

La question posée est de savoir s'ils accepteraient une diminution