Député du groupe Verts, Yves Cochet est l'auteur de l'essai Pétrole Apocalypse.

«Je crois que l’on doit craindre un choc pétrolier dans un proche avenir, car nous sommes entrés dans l’ère de la raréfaction du pétrole facile d’accès et bon marché. Désormais, les compagnies vont là où le pétrole est techniquement plus cher à extraire. Certes, la France est moins dépendante du pétrole que dans les années 70, mais on en a tellement besoin, dans tous les domaines de l’économie, que sa volatilité à la hausse peut parfaitement produire un choc par propagation. L’an dernier, nous avons importé 95 millions de tonnes de pétrole, soit 50 milliards d’euros. Si son prix augmente, la facture augmente. L’élasticité est très faible, la demande peut baisser de quelques pour-cent, mais les importations restent inévitables. Le pétrole n’est pas l’ensemble de l’économie, mais sans pétrole on ne peut rien faire du tout.

Si les scenarii de reprise annoncés mondialement se confirment, ils pourraient être brisés par le choc des prix. La reprise signifie l’explosion de la demande des pays émergents, et la capacité de réserve des pays de l’Opep ne pourra pas y pourvoir. Quand l’offre ne suit pas la demande, les prix flambent. Si, au contraire, il y a un affaissement de l’économie, la demande baissera, ce qui provoquera un choc à l’envers. Des prix du pétrole trop bas découragent les investisseurs à aller chercher de nouveaux gisements. Si on doit mettre 80 dollars dans l’extraction du pétrole