A écouter les grands banquiers européens ces derniers mois, les velléités régulatrices post-crise du comité de Bâle allaient mettre à genoux le système financier du Vieux Continent, avec pour conséquence les pires dommages sur la croissance et l’emploi. Officiellement toujours réservés, les mêmes avaient hier retrouvé en aparté leur affabilité.
C'est qu'au terme de l'accord entériné dimanche à Bâle, les nouvelles règles de solvabilité imposées aux banques ne sont finalement pas si terribles. Pour les respecter, le montant des capitaux à lever sur les marchés sera plus proche de zéro euro que des 150 milliards avancés il y a peu par l'influent président du conseil de surveillance de la BNP, Michel Pébereau. «150 milliards, c'était dans la pire des hypothèses», justifie son entourage. C'est dire si la potion administrée au secteur par les régulateurs, à savoir un relèvement du ratio de solvabilité, de 2% actuellement, à 7% à partir de 2013 et jusqu'en 2018, est douce. «A condition de consacrer l'essentiel de leurs profits à la consolidation de leur bilan, tous les grands établissements européens vont pouvoir satisfaire à ces critères sans avoir à lever de capitaux sur les marchés», confirme une grande banque.
Cet effort n’avait d’ailleurs pas attendu la sentence du comité de Bâle pour être engagé : depuis deux ans, les principales banques françaises, Crédit agricole et BNP en tête, consacrent 80% de leurs bénéfices à la reconstitution de leurs fonds propres. Du