Bagdad, 14 septembre 1960. La rencontre vient de se terminer. L’Arabie Saoudite, l’Irak, l’Iran, le Koweït et le Venezuela annoncent à la face du monde la naissance d’un cartel : l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Aujourd’hui, cent fois donnée pour morte, elle est toujours là. C’est à Vienne, où se trouve son siège, que ses douze pays membres fêteront son cinquantième anniversaire. Certes, l’heure n’est plus aux discours virulents d’une organisation qui s’est souvent prise pour porte-drapeau du «Sud» face aux riches pays du «Nord». Mais elle compte encore pour 40% de la production mondiale. A court et moyen terme, l’Opep peut compter sur ses importantes réserves pour maintenir son rang, surtout si la demande mondiale redémarre avec la reprise économique.
Sobriété. Une certitude : la demande de pétrole augmente et augmentera à un rythme rapide. Quitte à provoquer un nouveau choc planétaire ? C'est que la sobriété tant souhaitée par les responsables politiques est loin de produire des effets concrets, tant dans les pays riches que dans les pays émergents. A elle seule, la Chine représente 30% de la hausse de la demande mondiale d'or noir depuis 2005. En 2001, les Chinois ont acheté 2,2 millions d'automobiles ; en 2004 plus de 5 millions. Et si rien ne change, ce nombre s'élèvera à plus de 20 millions d'ici 2020. Plus largement, plus de 3,5 milliards d'Asiatiques ont consommé 20 millions de barils en 2005… Contre 22 millions pour les 293 mil