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Des Conti résignés aux sacrifices

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social . Par peur du chômage, les salariés des trois sites de Midi-Pyrénées ont accepté le plan de la direction.
publié le 15 septembre 2010 à 0h00

Le précédent de Clairoix n’y a rien changé. Dans l’Oise, les salariés de l’équipementier automobile Continental ont été licenciés en 2010 alors qu’ils avaient accepté, deux ans plus tôt, les sacrifices financiers et de temps de travail que leur réclamait la direction en échange d’un hypothétique maintien de l’emploi. Lundi, 52% des salariés des sites de Midi-Pyrénées (à Toulouse, Boussens et Foix) ont choisi d’abandonner près de 6% de leurs revenus et deux jours de RTT contre l’espoir de rester en poste.

«Pas confiance». Avenue Paul-Ourliac, à Toulouse, se dégage une sorte de résignation. Au sortir de son atelier, un jeune homme marmonne n'avoir «pas eu le choix. Les patrons licencient quand ils veulent». La direction demandait de voter oui en promettant ne pas tailler tout de suite dans les effectifs, il a donc voté oui. Un autre explique avoir lui aussi accepté le plan, «juste par réalisme». Voter non ne pouvant de toute façon pas l'aider à payer ses crédits. Un calcul sans illusion : «Je ne fais pas confiance à mes patrons.»

Pour Mireille, militante CGT du site de Foix, ce sont les «jeunes» qui ont voté oui dans l'Ariège : «Parce qu'ils sont sans expérience sociale et que beaucoup de couples ne veulent pas prendre le risque de perdre leurs deux emplois d'un seul coup d'un seul.»

A Toulouse, Eric se demande, lui, si la visite des anciens salariés du site de Clairoix, le jour du vote, n'a pas été «contre-product