L’Assemblée nationale était hier une telle pétaudière (lire page 10) qu’un instant nous avons cru nous être trompé de porte. Dans cette salle aux trois-quarts vide, il était question de champions français tombés au plus bas, d’une stratégie à côté de la plaque, d’acteurs mauvais comme des cochons et incapables de s’entendre sur le terrain… Il devait s’agir d’une énième audition sur les performances calamiteuses de l’équipe de France de foot. Mais non, il s’agissait bien de l’audition de François Roussely sur la filière nucléaire française, sujet d’un rapport que cet ex-patron d’EDF a passé plusieurs mois à rédiger pour le compte de l’Elysée.
Devant la commission des affaires économiques, Roussely a ainsi taillé un costard à tous les acteurs de la filière, ou presque. Sans citer de noms, bien sûr, mais ceux-ci transparaissaient : le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant ; le ministre de l’Energie, Jean-Louis Borloo ; la patronne d’Areva, Anne Lauvergeon ; l’ex-patron d’EDF, Pierre Gadonneix, et jusqu’à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)… Tous sont accusés d’avoir sapé les chances de la France à Abou Dhabi, en misant sur un seul produit : l’EPR. Même l’ASN est accusée d’avoir «empilé» les impératifs de sécurité exigés de l’EPR.
«Les facteurs de succès réunis par la France dans le nucléaire dans les années 70 à 80 ne sont plus réunis», estime Roussely. Pour lui, il serait temps d'adopter «une attitude tournée vers le client», avec la création d'un inst