Le bouclier fiscal ne connaît pas la crise. Après 563 millions d’euros distribués en 2008 au titre de ce dispositif - qui plafonne à 50% des revenus fiscaux l’impôt exigé -, le cru 2009 s’est élevé à 679 millions. Soit près de 120 millions de plus restitués par le fisc, en grande majorité aux contribuables les plus fortunés. En 2009, 18 764 personnes (contre 15 500 en 2008) ont ainsi reçu, en moyenne, 36 186 euros. Mais il ne s’agit que d’une moyenne… Car 6% des plus riches (revenus fiscaux supérieurs à 43 761 euros annuels, patrimoine supérieur à 16 millions) se sont vu attribuer 62% du total des sommes restituées. Soit, pour ces 1 169 privilégiés, un petit chèque moyen de 362 000 euros… Leur impôt, avant bouclier fiscal, s’élevant en moyenne à 900 000 euros, ils ont ainsi pu réduire leur ardoise au fisc de plus d’un tiers. D’une manière plus large, 17% des plus riches ont capté 82% des sommes totales distribuées par Bercy.
En bas de l’échelle, par contre, près de 10 000 contribuables, au revenu fiscal annuel inférieur à 3 400 euros, ont dû se contenter d’une restitution moyenne de 559 euros. Ils ont ainsi pu effacer en quasi totalité leur impôt, qui devait s’élever, avant application du bouclier, à 674 euros.
Ce bilan permet de relever une autre bizarrerie du système fiscal : d’après les chiffres du ministère de l’Economie, il y avait en France, en 2009, 17 personnes dont le patrimoine était supérieur à 16 millions d’euros, mais qui ont déclaré un revenu fiscal de référence