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Libération

Air France, traqueurs de salariés fraudeurs

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Plainte . Un employé viré pour trafic de billets dénonce les investigations de la compagnie. Qui se justifie.
publié le 20 septembre 2010 à 0h00

Air France a-t-elle porté atteinte au respect de la vie privée de certains employés en luttant contre la fraude ? C'est la conviction d'Alex (1), ex-salarié et délégué syndical CGC de la compagnie. En août, il a porté plainte contre X pour traitement non déclaré de données personnelles, «détournement» et «divulgation» de ces informations.

Tout commence en 2009 avec la découverte par la compagnie de plusieurs affaires de trafic de billets d’avion à tarif préférentiel dont bénéficient ses salariés. En mars dernier, Air France licencie Alex, lui reprochant d’avoir fait profiter 73 personnes de 118 billets émis sur le quota d’autres salariés. Lors de son conseil de discipline, il découvre que la direction a constitué un fichier des passagers et de ses collègues concernés, avec leurs noms, numéros de téléphone portable et de carte bleue.

Mais ce traitement de données personnelles n'a pas été déclaré à la Commission nationale informatique et libertés (Cnil). «Ce défaut d'autorisation préalable» est «susceptible» de constituer une «infraction» au code pénal, confirme dans un courrier du 21 juillet le président de la Cnil, Alex Türk. «Il est scandaleux qu'on sanctionne quelqu'un en utilisant un système illicite d'espionnage des salariés», s'indigne l'avocat d'Alex, Gérard Haas.

«Il s'agit d'un malentendu que nous sommes en train de dissiper avec la Cnil», répond à Libération le directeur juridique social d