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Libération
Décryptage

Chèques : les banques prennent cher

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Onze établissements ont été condamnés à payer 385 millions d’euros pour des taxes abusives.
publié le 21 septembre 2010 à 0h00

Ce n’est pas le record absolu d’une sanction prononcée par l’Autorité de la concurrence, mais, assurément, la punition la plus forte jamais infligée aux banques : 384,9 millions d’euros. Spectaculaire, la sanction l’est aussi par la longue période pendant laquelle le gendarme s’est échiné sur le dossier : sept ans.

Pourquoi cette amende ?

Dans le viseur, les petites commissions que se facturent entre elles les banques françaises sur les chèques qu’elles s’échangent. La somme semble minuscule, 4,3 centimes par formule, mais le nombre de chèques en circulation (3,6 milliards en 2007) fait exploser le préjudice. L’Autorité de la concurrence a calculé qu’un seul centime d’euro répercuté sur le client final (entreprise ou particulier) rapporte aux établissements bancaires chaque année 223 millions d’euros. Et quatre centimes, quatre fois plus…

Le cartel conclu entre les onze banques - la quasi totalité des réseaux bancaires - remonte au début des années 2000, quand la profession, décidant enfin de se moderniser, investit dans un outil informatique pour traiter les chèques : l'EIC (échange d'images chèques). Adieu, les livraisons, par camions entiers, des chèques papier dans les chambres de compensation de la Banque de France où les réseaux se les échangent pour règlement. Et bonjour, l'échange virtuel, par image numérique interposée. C'est instantané et beaucoup moins coûteux. Alors pourquoi les banques ont-elles inventé cette taxe de 4,3 centimes ? Pour gagner sur