Menu
Libération

Gap fuit les usines prisons indiennes

Article réservé aux abonnés
Textile . Après les révélations de «Libération», la marque met fin à ses relations commerciales avec le sous-traitant.
publié le 21 septembre 2010 à 0h00

«Nous avons choisi de nous éloigner du fournisseur» KPR. C'est la décision prise par l'enseigne américaine de prêt-à-porter Gap, à la suite des révélations de Libération (voir édition du week-end) sur les «usines prisons» du sud de l'Inde. En plus de souffrir de conditions de travail exécrables (en termes de salaires, cadences, hygiène et sécurité), les ouvrières du groupe indien KPR - âgées de 14 à 20 ans - sont embrigadées dans un système dit «Sumangali». Logées pendant trois ans dans leur usine, elles vivent une situation d'enfermement contraint, dans l'attente de toucher un bonus de sortie, censé payer leur dot et leur permettre de se marier.

«S'il s'avère que la compagnie utilise le système Sumangali, nous arrêterons notre relation commerciale», nous a affirmé H&M, qui se fournit également chez KPR. Alerté en janvier par la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) sur les violations des droits de l'homme commises dans les usines de son sous-traitant, Carrefour a déjà décidé de mettre un terme à la relation commerciale - même si une «dernière commande» est en cours - qui le liait depuis cinq ans à KPR. «C'est trop facile de dire : "ça ne va plus, on s'en va", juge Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH, qui a un partenariat vieux de treize ans avec Carrefour. Qu'est-ce qu'on fait des ouvrières ? Quand il y a quelques chances de progrès, il ne faut pas refermer les portes.»

La Coalition européenne pour la