C’est le point noir des retraites des femmes : leur plus faible rémunération par rapport aux hommes. Pourquoi ? Parce que le niveau de pension en fin de carrière dépend du nombre d’années validées, mais aussi du niveau de rémunération moyen durant la carrière. Plus exactement de leurs vingt-cinq meilleures années dans le privé. Discriminer les femmes sur les salaires durant leur vie professionnelle revient donc à les pénaliser une seconde fois au moment de calculer leur retraite. Or, rien dans ce domaine ne permet d’être optimiste. Après s’être fortement réduits pendant quinze ans, les écarts de rémunération entre hommes et femmes ne baissent plus depuis le milieu des années 90. De 35% en 1975 pour un temps complet dans le secteur privé, la différence de revenus a été ramenée à 20%. Même dans le secteur public, où les salaires sont pourtant plus encadrés, elle est encore de 14% (temps plein mensuel).
Des écarts dus en partie aux différences de déroulement de carrières et à une plus grande proportion de temps partiels chez les femmes, mais pas seulement. Car même après une prise en compte des caractéristiques socioprofessionnelles, il reste toujours un écart, compris selon les études entre 7 et 10%. Et qui s'explique principalement par la discrimination. Connu depuis longtemps, ce phénomène a fait l'objet de plusieurs textes, dont les effets attendus n'ont pas vraiment été au rendez-vous. Le projet de loi sur les retraites a décidé, lui aussi, de s'y attaquer. D'ici le 1e