Et les femmes ? Jusqu'ici peu présentes dans le débat sur la réforme des retraites, leurs situations vient de ressurgir dans la perspective de l'examen du texte au Sénat le 4 octobre. Devant la montée du sujet dans les médias, le ministre du Travail, Eric Woerth, s'est même fendu d'une invitation auprès de la responsable de la délégation femmes au Sénat, Michèle André, afin d'aborder, hier matin, leur sort dans le projet de loi. Peu disert, selon cette sénatrice socialiste, «le ministre s'est cependant montré moins fermé que Nadine Morano sur certains points, notamment sur celui du maintien du départ à 65 ans sans décote pour les mères ayant élevé des enfants».
La secrétaire d'Etat à la Famille avait effectivement opposé un niet catégorique, vendredi sur RTL, à cette possibilité de départ à la retraite à taux plein à 65 ans (au lieu de 67 prévu dans la réforme) pour celles qui n'auraient pu réunir toutes leurs annuités, considérant que «le vrai débat ne porte pas sur le calcul des trimestres, mais sur l'égalité salariale». Même la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde) a mis son grain de sel : dans sa délibération du 13 septembre, elle demande le maintien du départ à taux plein à 65 ans «pour les personnes ayant pris un congé parental ou pour soins apportés à un enfant ou à un parent malade».
Incomplètes. Fermeté d'un côté, «on va réfléchir» de l'autre : une légère hésitation semble gagner le sommet de l'Etat