Et maintenant ? Que doit-on attendre de cette nouvelle mobilisation qui, selon toute vraisemblance, devrait réussir à réunir une nouvelle fois entre 2 et 3 millions de personnes dans la rue ? Pas grand-chose en réalité. Le gouvernement ne bougera pas (ou alors à la marge) puisqu'il a fait du report de l'âge légal à 62 ans et de la retraite sans décote à 67 ans, une question de principe. Les syndicats le savent bien, et c'est en partie pour cela qu'ils n'ont pas voulu s'aventurer sur le sentier risqué de la grève reconductible. Un ministre régalien le confirme : «Si la CGT avait voulu bloquer les transports, elle en avait les moyens. Mais elle a un pacte tacite avec l'Elysée car elle a compris que le Président ne reculerait pas.»
«Humanisme». A l'Elysée tout est fait pour rassurer le chef de l'Etat. Depuis plusieurs semaines, ses communicants lui livrent des analyses et enquêtes d'opinion lui garantissant, qu'à terme, les Français lui sauront gré d'avoir eu «le courage» de s'attaquer au dossier des retraites. Selon l'un d'eux, le premier round de la bataille de l'opinion a été perdu («normal, qui a spontanément envie de partir à la retraite plus tard ?») mais le succès final sera pour le chef de l'Etat. Le pari est risqué, mais Sarkozy compte capitaliser sur cette réforme en la hissant en symbole du «président courage» qui n'esquive pas les problèmes. Consigne a également été passée de bien attribuer au chef de l'Etat lui-même la concession,