Les patients de plusieurs hôpitaux de la ville de Anping, dans la province du Hebei (à l’est), ont pesté cet été contre les coupures d’électricité affectant ces établissements. Les délestages ont aussi incommodé des milliers de foyers, certains n’ont plus eu accès à l’eau, les pompes municipales n’étant plus alimentées. Les feux de circulation sont eux aussi tombés en rade pendant de longues périodes, et de nombreuses usines ont dû suspendre leur production.
Accident ? Pénurie d’électricité ? Non : les coupures avaient simplement été ordonnées par les autorités locales. Il a fallu quelque temps aux habitants pour comprendre que ce rationnement était une tentative désespérée de satisfaire aux objectifs du plan quinquennal (2006-2010). Celui-ci stipule que la Chine, dans son ensemble, doit réduire de 20% son intensité énergétique (1). Or, à un peu plus de trois mois du jour J (le 31 décembre), l’objectif que s’est solennellement fixé le pays pour montrer qu’il prend au sérieux la lutte contre le réchauffement climatique a très peu de chance d’être atteint.
Craignant l'échec, Pékin a donc mis cet été la pression sur les gouvernements provinciaux, qui ont très bureaucratiquement transmis le message à leurs cadres subalternes, leur signifiant qu'ils risquaient de lourdes sanctions s'ils ne faisaient pas tout pour remplir les quotas. D'où les excès à Anping et dans d'autres villes - au nom de la lutte contre le réchauffement. «On n'avait pas le choix», ont expliqué les cadr