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Portrait

3/ Viande : l’énorme appétit de JBS

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En rachetant ses concurrents avec l’aide de Brasília, Batista a fait de JBS le numéro 1 mondial du secteur.
publié le 28 septembre 2010 à 0h00

São Paulo, son PIB par habitant insolent, ses vendeurs de voitures de luxe, ses nouvelles fortunes, recordmen planétaires du déplacement en hélicos. Ses riches, surtout, qui taillent des croupières aux cadors des pays du Nord. «Le nombre de millionnaires est passé de 130 000 à 220 000 entre 2006 et 2008», rappelle le Boston Consulting Group. Prenons Joesley Mendonça Batista.

OPA. A 37 ans, ce garçon qui a quitté l'école avant le bac avec ses deux grands frères, pour tenir la firme d'abattoirs créée par son père en 1953 à Anápolis (Etat de Goiás), se retrouve à la tête de la multinationale passée de 1,2 milliard de dollars (892 000 euros) de chiffres d'affaires en 2002, date d'arrivée au pouvoir du Parti des travailleurs à 28,7 milliards de dollars en 2010. Simple comme une viande aseptisée sous cellophane. Joesley Batista, longtemps comptable du groupe, préside JBS, la plus grande firme de production et de transformation de viande de la planète. A la tête de 140 unités de production dans le monde et de 120 000 collaborateurs, il fuit les entretiens, refuse les photos («par sécurité», répond la boîte). L'histoire de JBS-Friboi est emblématique de la politique industrielle offensive de Lula. Depuis 2002, JBS a bénéficié de fonds de la Banque nationale du développement, bras financier du ministère de l'Industrie, pour s'internationaliser. «Une appropriation bizarre des ressources, qui provoquerait un scandale dans d'autres pays», résum