Rupture. José Luis Zapatero affronte aujourd'hui sa première grève générale depuis son arrivée au pouvoir en 2004, qui sera accompagnée d'une centaine de manifestations dans tout le pays. Ses amis de toujours, les deux principaux syndicats (CCOO et UGT), ne lui pardonnent pas d'avoir agi en ultralibéral soucieux de contenter le Fonds monétaire international et les marchés. A la fin du printemps, pour éviter un scénario à la grecque, le leader socialiste a réalisé un tour de vis budgétaire sans précédent (gel des retraites, baisse de 5% des salaires des fonctionnaires). Il a «réformé» le marché du travail : on peut licencier plus souplement et pour moins cher. «Le pire attentat commis en vingt ans», selon les syndicats. D'où cette grève générale, qui rêve de rivaliser avec celle de 1988 à l'encontre d'un autre dirigeant socialiste, Felipe Gonzalez. Derrière cette huelga general se joue un drame silencieux, un chômage de 20%. Le double de la moyenne européenne. Pourtant, la plupart de ces 4,5 millions de sans-emploi tournent le dos à ces manifestations et à des syndicats qui ne semblent pas se soucier d'eux. Portrait de quatre chômeurs dans une Espagne désenchantée.
Cristina, 30 ans Psychologue
«J'ai confiance en moi. Je vais remuer ciel et terre pour trouver un boulot, n'importe lequel.» Cristina est une battante, au chômage depuis novembre 2009. Psychologue spécialisée pour une organisation de réinsertion de prisonni