Atrois jours d’une nouvelle mobilisation, samedi, contre la réforme des retraites et après de nouvelles ouvertures faites ce week-end aux syndicats par Gérard Larcher, président du Sénat (UMP), entretien avec François Chérèque, responsable de la CFDT.
Comment réagissez-vous aux propos de l’exécutif, qui a vu dans la journée du 23 septembre une «décélération» de la mobilisation ?
Annoncer, de la part du gouvernement, une moindre mobilisation et en déduire un soutien de la population à sa réforme, alors même que le cortège parisien n’était pas encore parti, a été très mal vécu par les manifestants. Il y avait une volonté claire de les humilier. C’est le signe que le pouvoir est gêné par notre mouvement parce qu’il reste maîtrisé et républicain. Question : le gouvernement a-t-il provoqué les manifestants afin de les pousser à la radicalisation et les priver ainsi d’un soutien populaire fort ? S’il tel est le cas, il joue à un jeu très dangereux…
Le président du Sénat a évoqué de nouvelles avancées possibles, notamment sur le recul de l’âge du taux plein de 65 à 67 ans pour certaines générations de femmes…
Le gouvernement découvre qu’il y a un souci avec la retraite des femmes et des handicapés, mais aussi, et toujours, sur les carrières longues, les polypensionnés, la pénibilité. Bref, de nombreux problèmes, encore, qui nécessitent à l’évidence de retravailler la réforme dans son ensemble. D’autant que l’injustice de base du projet reste entière :