Elles ont replié leurs chaises de camping, et attendu de voir rentrer le premier camion sur le site. Puis elles sont rentrées chez elles. Hier après-midi, après deux semaines d’occupation, les salariées de Lejaby ont décidé de lever le blocage du siège de leur entreprise, destiné à protester contre la suppression de 197 emplois.
La veille, après la nomination d'un médiateur, les représentantes syndicales avaient négocié jusqu'à tard dans la nuit avec la direction. Chacun a accepté de revoir ses propositions, jusqu'à parvenir à un accord «acceptable», selon les syndicats. La direction du fabricant de lingerie versera à chaque salariée une prime de départ extralégale de 15 000 euros, plus 500 à 600 euros par année d'ancienneté et le paiement des jours de grève. Au-delà des premières propositions de Lejaby, mais très en deçà des demandes initiales des salariées.
Depuis que cinq d'entre elles avaient été assignées en justice par la direction, la semaine dernière, les relations s'étaient tendues. Le délibéré était attendu aujourd'hui. «On redoutait cette décision de justice. Si on avait dû lever le camp sans avoir d'accord, on n'aurait plus eu beaucoup de moyens d'actions», raconte Patricia, ouvrière dans l'un des quatre sites de production dont la fermeture a été annoncée. Hier à midi, lorsque les filles se sont rassemblées pour procéder au vote, c'est sur ces interrogations que portaient les discussions. Sur 147 grévistes présentes, 120 ont accepté les propositi