C’est une salle de réunion qui ressemble à toutes les autres. Un amphithéâtre équipé d’une quarantaine de sièges bleus rabattables. Il est niché quelque part dans l’immensité des bâtiments du Technocentre de Renault, à Guyancourt (Yvelines). C’est dans cette salle - «Kubrick» - que sont arbitrés les conflits liés aux véhicules Renault en développement.
Sur la grande toile d'écran qui domine l'assemblée, des maquettes numériques tridimensionnelles sont projetées. «On réunit tout le monde tous les trois mois dans les phases de développement d'un projet, explique Emmanuel Duprat, responsable de l'imagerie numérique. On discute des points durs. On arrive à passer jusqu'à 200 petits problèmes en une matinée.» C'est ici, par exemple, que les designers se sont confrontés aux ingénieurs sur l'emplacement d'une pièce maîtresse du véhicule électrique : la prise. Sur la Kangoo électrique, «elle n'est pas au même endroit que l'entrée carburant d'un véhicule thermique», explique Emmanuel Duprat. On la découvre à côté des feux avants de la voiture. «Le problème c'est que c'est une zone de style, dit Duprat. Ça a donné lieu à beaucoup de débats».
Pour les Kangoo et la berline Fluence «Zéro émission», les ingénieurs Renault ont dû «électriser» des modèles existants. Une phase de développement qui s'est étalée sur un peu moins de trois ans et durant laquelle le modèle est défini pièce par pièce. D'apparence, les Kangoo électrique et thermiq