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REPORTAGE

«Ce qui me révolte, c'est qu'on fait toujours trinquer les mêmes»

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La manif parisienne était un peu inhabituelle ce samedi: plus de familles, plus de salariés du privé, plus de jeunes.
Un manifestant contre la réforme des retraites, à Paris. (© AFP Miguel Medina)
publié le 2 octobre 2010 à 17h19
(mis à jour le 2 octobre 2010 à 18h00)

Plus de familles, plus de jeunes, beaucoup de nouveaux venus, plus de pancartes rageuses aux côtés des bannières syndicales. La troisième manifestation contre la réforme des retraites depuis la rentrée semble remplir l'un des objectifs syndicaux: élargir la contestation. Ce samedi, le cortège parisien était «plus diversifié» que lors des deux journées de grève de septembre, décrit Ali, 44 ans.

Délégué CGT des personnels du greffe, il était de toutes les cortèges. Cette fois, il est venu avec femme et enfants, «parce que je considère que c'est un problème intergénérationnel. Les petits vont récupérer ce pour quoi nous nous battons aujourd'hui».

«On se fait mal voir par le patron»

Après les deux journées de mobilisation organisées les 7 et 23 septembre, ce samedi protestant était attendu par toute une partie des salariés. A l'image de ce petit groupe d'Essonnais, copains de sorties VTT. «Ca permet de dire qu'on n'est pas d'accord. Sinon, on est représentés par des syndicats qui ne nous représentent pas vraiment, nous, petites entreprises artisanales», défend Pascal, 47 ans, employé dans un petit bureau d'études dans le bâtiment.

«On ne peut pas prendre de jours de congés pour manifester et laisser toute l'entreprise en plan. En plus, si on fait grève, on se fait mal voir par le patron», appuie Sylvie, 45 ans, qui manifeste pour la première fois de sa vie. Malgré sa peur de la foule, Nadine, professeur des écoles, s'est jointe à ses amis «pour que ça fasse du monde dans les co