Chez les Laforêt, la retraite s'envisage par la solidarité familiale. Dans cette famille d'agriculteurs du Gers, installée sur les coteaux à Durban, près d'Auch, on se serre les coudes entre générations. Roger et Simone, 75 et 74 ans, ont cédé la gérance des 55 hectares de l'exploitation à leurs enfants en 1999, quand ils ont officiellement pris leur retraite. Mais ils n'ont jamais vraiment arrêté de travailler. «La retraite, je l'ai prise à 64 ans, parce qu'il fallait la prendre. Cela faisait quarante-huit ans que je cotisais et, même si j'avais continué, cela n'aurait pas augmenté le montant de ma pension», précise Roger. Il continue de donner un coup de main pour s'occuper des bêtes ou le relayer sur le tracteur. «Je n'ai pas envie de faire autre chose. J'aime cette vie», souligne le vieil homme en pleine santé. «Je n'ai plus la pression de la gestion et de la paperasserie. Avec Simone, on prend le temps de voyager, on participe aux sorties du troisième âge ou on reçoit du monde.» Des loisirs que les retraités peuvent se permettre grâce à l'aide de leur fils.
Lorsqu'il a repris l'exploitation, Christian Laforêt a mis un point d'honneur à verser un loyer à ses parents, propriétaires des terres. Un complément de revenus qui améliore leurs petites pensions : 750 euros pour Roger, 500 pour Simone. Laquelle perçoit plus que de nombreuses femmes d'agriculteurs qui «n'ont jamais déclaré leur travail auprès de leur mari». Prévoyant et réfléchi q